C’est une anomalie pour moi de me trouver ici. Je suis sur une plage des Caraïbes, sur une île sans aucun intérêt pour quelqu’un comme moi qui n’aime ni les bains de soleil ni la plongée ni l’évasion fiscale. Ce n’est même pas pratique pour lire, à cause du vent, à cause du sable qui s’infiltre entre les pages, à cause de la lumière éblouissante par réflexion sur les blanches pages. Je me prends à rêver d’aller retrouver Lenny Kravitz sur Eleuthera à 100 km d’ici, faire une jam session, et lui jouer la chanson écrite pour lui quand j’étais plus jeune, et qu’il n’entendra peut-être jamais. Alors je me replonge dans mon livre, avec un sourire, en pensant à la tête de Didier Daeninckx s’il se savait lu aux Bahamas.