Quatrième Gnossienne

dimanche 22 décembre 2013, par Franck Garot

Version Finale
J’ai terminé la composition de ma Quatrième Gnossienne. Et pour faciliter l’échange avec des pianistes et des musicologues (et aussi pour le dépôt), j’ai imprimé de jolies partitions. Pour ce faire, j’ai utilisé le logiciel Finale dans sa version gratuite Finale NotePad. Cette version est bridée mais, mise à part l’impossibilité de matérialiser les appogiatures, j’ai pu arriver au bout de l’entreprise. Je suis autodidacte, mes connaissances en solfège sont limitées, alors un outil comme Finale où l’on peut faire jouer à la machine ce qu’on met en partition est une bénédiction. Pour donner une idée de mes limites, il m’a fallu des jours pour déchiffrer et jouer convenablement chaque Gnossienne de Satie. Je comprends que trop bien le pianiste compositeur Nils Frahm quand il dit dans cette video qu’il doit apprendre par cœur les morceaux note à note avant de les jouer, l’opposé du virtuose Alexandre Tharaud par exemple qui ne peut jouer sans partition, même en concert.

Quatre pastiches ?
Vous connaissez déjà ma Première Gnossienne, publiée ici-même, composée comme un pastiche des Gnossiennes du maître d’Arcueil. Pour les trois autres, j’ai moins cherché à composer des pastiches, même si elles sonnent indubitablement Satie. Rythme de la main gauche, fondamentale en ronde suivie de l’accord sur les 2e et 4e temps, gamme mineure, phrases arabisantes, thèmes doublés, et juxtaposés, pas de développement, variations minimales ou inexistantes : oui, mes quatre compositions sont résolument gnossiennes. Ainsi, le début de ma Deuxième Gnossienne reprend les premières notes de la Gnossienne n° 1 de Satie mais l’inversion de l’appogiature rend le thème plus joyeux, moins mélancolique. Quant à ma Troisième Gnossienne, la plus sombre de toutes, elle est construite sur un mineur, un accord qui sonne mystérieux dans la Gnossienne n° 3 de Satie. Ma Quatrième Gnossienne, dont vous découvrez le début de la partition en tête de cet article, est une réponse à la Gnossienne n° 3 de Satie avec les notes doublées en croches du premier thème. Enfin, pour rappel, j’ai utilisé à trois reprises les changements de rythme (sur 2e et 3e temps) et d’accord de la Gnossienne n° 2 pour ma Première Gnossienne.

Un projet en mineur
Pourquoi avoir composé quatre Gnossiennes ? Si j’étais prétentieux, je dirais : pour finir le boulot à la place de Satie. J’ai surtout voulu relever un défi. En effet, si l’on étudie les sept Gnossiennes de Satie, on remarque que le compositeur a cassé le schéma de l’accompagnement à partir de la 4e [1], en passant à l’arpège. Deuxième point, les trois premières Gnossiennes, commencent dans l’ordre par un fa, sol et la. Alors que la 4e commence par un . J’ai donc décidé de continuer la gamme avec mes Gnossiennes qui reprennent le rythme des Trois Gnossiennes et commencent dans l’ordre par si bémol, do, et mi. Un bémol à la clé, nous avons donc une gamme de mineur.

Et après ?
La gamme est finie : pas d’autres Gnossiennes en préparation. J’ai deux projets d’écriture sur Satie : un roman et une pièce de théâtre. Le personnage principal du roman sera hypnotisé par les Gnossiennes. Possible alors qu’on y retrouve ces Quatre Gnossiennes. Et comme c’est Noël, voici ma quatrième Gnossienne en écoute.



[1Pour être honnête, Satie n’a publié que les « premières » Gnossiennes de son vivant, en 1913, à savoir Trois Gnossiennes chez Rouart, Lerolle & Cie. Les autres sont posthumes, l’ordre des 7 Gnossiennes est un choix des éditions Salabert.

Messages

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.