Je panse donc je suis
samedi 25 septembre 2010, par
il en a bu des verres
pour soigner ses bleus
le gros célibataire
On retrouva le cadavre du clochard, parmi 807 autres. De bouteilles, ceux-là.
L’auberge est bondée, on fuit la chaleur à l’intérieur de ses murs, et on boit.
– Il faudrait que je pense à panser mes blessures...
L’homme qui prononce cette phrase porte une moustache, il a les yeux clairs, ce qui plaît aux femmes de ce pays, il tient à peine debout, il lève son verre et s’écroule.
– Quand il commence à se prendre pour un poète et à parler en alexandrins, c’est qu’il est fin rond, le bonhomme !
– Tu m’étonnes, et puis, bourré ou à jeun, ce poivrot n’arrivera jamais à la cheville de Verlaine...
Et l’aubergiste de porter le soûlard dans sa chambre. Rien que du normal, à Aden, en ce mois de mai 1882.
Publié le 25 septembre 2010 sur les 807.